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Un peu d'histoire locale

 

Texte  et images publiés avec l'aimable  autorisation de l'auteur RV  (de Perpignan) que nous remercions chaleureusement.

 

 

 

Si un jour pour une raison ou une autre vous allez faire un petit tour bien paisible dans votre petite voiture à Salles la Source dans l’Aveyron (12), département lui-même se trouvant dans la région Midi-Pyrénées, vous y verrez... beaucoup de verdure, quelques falaises sous lesquelles les hommes ont bâtis.
En bref, pour le visiteur de passage, il y fait tranquille et reposant.

 


(Heu… Pour ce qui est beaucoup de verdure... ça c'est de l'herbe... et pis tranquille et reposant… C’est vite dit… Il n’y a pas si longtemps tout un pan de la falaise derrière « Salles le haut », est tombé sans préavis sur une maison fort heureusement vidée de ses habitants, tout au moins de la partie écrasée. Alors hein… pour de la tranquillité…)


Oui bon, mais c’est rare ça, un pan de falaise qui se détache comme ça sans prévenir. Je continue à dire qu’il y fait tranquille et reposant.
Mais Salles la Source n’a pas toujours été si tranquille et si reposant. Même que ça ne s’appelait pas Salles-la-Source avant la révolution française, mais « Salles-Comtaux ».

Je vous propose un petit survol en remontant le temps de quelques années… Enfin je veux dire de quelques siècles, et même carrément de quelques deux millénaires et quelques siècles.

 

Allez on y va je te suis...

 

400 ans avant Jésus Christ, arrive sur le Rouergue, un peuple celte venant d’Europe centrale. Gaillards solides, ils sont un peuple puissant. Ils s’installent et construisent trois cités principales. La première « Segodunum » ce qui veut dire en langue celtique « montagne à seigle » En fait c’est la future Rodez, dont le nom actuel est un dérivé déformé du mot Ruthène.

Puis ils construisent la seconde ville. « Condatemagus » ville du confluent, dont le futur nom sera Millau, et enfin la troisième ville « Carentomagus », ville des parents « Caranton ».

Sur le site de ces trois villes on a découvert des traces de vie de ce temps là. Ossements, monnaies, médailles, poteries, et tout plein d’autres choses confirmant l’emplacement de ces trois villes.

Nos Ruthènes vivent leur petite vie tranquille, paisible, jusqu’au jour où l’on entend parler d’un puissant ennemi venant de loin dans le Sud.

 

  

Méchant légionnaire Romain

 

Cet ennemi, comme un rouleau compresseur, écrase et soumet les peuplades gauloises là bas, loin vers les montagnes de l’Est. On ne peut attendre comme ça sans rien faire. Alors pour l’indépendance nationale, les Ruthènes s’allient à leurs voisins les Arvernes, et les suivent dans leur expédition dans les Alpes pour combattre ce si puissant adversaire.
Betultich ou Bituitos, le chef des Arvernes compte dans son armée, le nombre honorable de vingt-deux mille archers Ruthènes. La guerre est longue et un nouveau meneur d’hommes emmerge, c’est le gaulois Vercingétorix. Avec lui, contre les armées de César, il y aura des victoires, mais au bout du compte, ils seront écartelés, écrasés, vaincus et soumis. Dés lors, tout le pays des Ruthènes est sous la domination romaine.


Heureusement que du côté de l’Armorique un petit village peuplé d’irréductibles Gaulois résistera aux Romains, nous dit Gosciny, au moins le temps de quelques bandes dessinées…


Vers l’an 250, saint Martial approche les Ruthènes et leur prêche l’Evangile. Au 4 ème siècle les chrétiens sont nombreux dans le Rouergue, et pourtant, Ruth, une divinité celtique est encore adorée. Un autre saint vient apporter la Bonne Parole à ces hommes païens. Saint Amans. Un historien raconte :
« Un jour que celui-ci sacrifiait à Ruth, Amans apparut et il lui reprocha son impiété et ses excès ; mais, voyant qu'au lieu de se rendre aux efforts de son zèle il entrait en fureur contre lui, il invoqua le Seigneur, et tout à coup d'épaisses nuées s'amoncellent, le tonnerre gronde, éclate, et l'odieux simulacre tombe en pièces. »
Pris de crainte, les Ruthènes après s’être jetés aux pieds du saint, demandent le baptême.
L’empereur romain Honorius, rend leurs droits politiques aux Gaulois, mais en contrepartie impose des contributions exorbitantes. Saint Amans rachète les Ruthènes de ce tribut. Cette sollicitude achève de lui gagner les cœurs.

Avançons maintenant jusqu’à la chute de l’empire Romain. Les habitants du Rouergue s’ils se croyaient enfin libérés de ce joug oppressant, se retrouvent pris dans une escalade de chutes et rechutes, de prises et reprises de possessions de territoire par des conquérants dévastateurs et peu respectueux de la vie de nos pauvres Rouergats.

Tout d’abord, voilà qu’en 472, arrivent sur leurs grands chevaux et en hurlant, les terribles Wisigoths.

Hou... Mais c'est qu'ils sont terrifiants. Ils ont l'air méchants...


Puis quelques 30 ans plus tard, en 507, il y eut les Francs...

 


Huuuuuu... Ils sont aussi terribles que les autres...

 

 

Oui, mais eux n'ont séjournés que cinq petites années, repoussés par ceux là même qu’ils avaient chassés, les Wisigoths.



Ouais... Chute, rechute, prise et reprise du pouvoir.

 

Oui Chute, rechute, prise et reprise du pouvoir. Mais pour les Wisigoths, ils n’ont pu que fuir devant les rois d’Austrasie en 533, et ces rois là, ont fait la même chose en 588, face aux ducs d’Aquitaine.


Hé bé... Pour un coin tranquille, c'est un coin tranquille...


Oui bon... Tes commentaires on s'en passe... Excusez-le messieurs dames...
Bon je disais que malgré un règne relativement long, presque 200 ans, nos ducs n’ont pas fait un pli sous le joug de Pépin le Bref en 768 et c’est Charlemagne qui 10 ans plus tard va incorporer le Rouergue au royaume d’Aquitaine, et y apporter enfin un peu de paix.

 

Enfin c'est pas trop tôt...

 


Il va y établir en viager des comtes, qui bientôt se considéreront comme propriétaires et s’érigeront en Seigneur héréditaires de leur comté.
Nous sommes en ce moment là, en pleine époque où les souverains carolingiens, pour des motifs autant politiques que religieux, favorisent et comblent de bienfaits les monastères de leur empire.

 

Charlemagne


L’abbaye de Conques a été particulièrement comblée en ce domaine. En fait, sans les faveurs royales, il n’y aurait peut-être jamais eu d’abbaye de Conques. La pauvreté du lieu est telle qu’elle n’aurait pu faire vivre les nombreux moines qui y séjournaient en ce temps là.


Visite du site de Conques


Louis le Pieux, du vivant de son père Charlemagne, est venu à plusieurs reprises visiter Medraldus, l’abbé de cette abbaye, plaçant ainsi sous sa sauvegarde ce monastère tout en lui conférant le nom même de Conques.

 

  

Louis 1er le Pieux
aussi dit
Louis le Débonnaire

 


En 819, il ne fait pas moins de dix donations de terres en faveur de ce père abbé.

Hé bé...


Vingt ans plus tard, Pépin II, son fils, roi d'Aquitaine, tout aussi généreux que son père, lui octroie Figeac, la «Nouvelle Conques», où vont s'installer de nombreux moines.

Les cadeaux royaux ne sont pas que terres et ce qu’elles portent, mais il y a aussi de l’or, de l’argent et des tissus précieux qui font partie de ces dons magnifiques. En parlant de magnifiques, le trésor de Conques l’est aussi. Ce sont des camées offerts à l’abbaye.

Ce qui est curieux c’est que de mémoire populaire, l’on ne retiendra que le nom de Charlemagne, bienfaiteur par-dessus tous les autres.

 

Hé... C'est normal qu'on retienne son nom... Moi aussi je me souviens de lui... C'est lui qui a inventé l'école...


Oui bon, vers le milieu du IX ème siècle, Charles le Chauve...

 

Charles le chauve... Il était vraiment chauve ???

 

Charles le chauve

 

Non il n'était pas chauve mais rasé pour une circonstance particulière, en signe de soumission à l’Eglise, je peux continuer maintenant... Bon je disais que Charles le Chauve, fils de Louis le Pieux, a confirmé les comtes du Rouergue dans leurs possessions, et il y ajouta même le comté de Toulouse qu’il détacha du duché d’Aquitaine.
Les comtes de Rodez ont fait parler d’eux en maintes occasions, et pas toujours mauvaises.

Le Rouergue

en ce temps là…   


C’est une petite région correspondant au département de l’Aveyron actuel. Pays de hauts plateaux et de vallées encaissées où l’on y trouve au cœur des terres rouergates, dans le vallon de Marcillac, des fiefs des Comtes de Rodez, mais aussi ceux des Comtes de Toulouse et des Comtes du Rouergue. Que voilà beaucoup de fiefs au coude à coude. Les rapports de forces sont tendus, mais aussi très complexes.

Certaines familles, se maintiennent ici, dans cette société féodale et dans l’économie médiévale, grâce à des institutions religieuses ou royales, extérieures à la province. Ils contrebalancent pour le coup, les puissances comtales, surtout dans les deux siècles qui suivent la conquête des états des Comtes de Toulouse et de Rouergue par le roi.


Salle la Source

en ce temps là…

 

Le rouergat parle l’Occitan. Ainsi le nom du village dans cette langue était « Las Salas Comtals ».
Je ne sais pas trop ce que cela veut dire, mais on peut essayer de deviner. Les constructions sont bâties sur le flanc du causse du Comtal. Déjà nous y trouvons le mot « Comtal ».


Puis ces constructions sont en fait un ensemble de trois villages superposés. Peut-être nous pouvons penser « Las » pour « les » et « Salas » qui normalement veut dire « salle » en occitan traduit littéralement, pour « demeures » ou « habitations ».
Ce qui pourrait désigner, mais cela n’est qu’une traduction très personnelle, « les demeures du Comtal ».


Mais ce pourrait être aussi le Seigneur de Salles qui lui a donné son nom. Ce sieur et sa famille sont attachés au comte de Rodez. Ce dernier au début du 12 ème siècle offre à Gaubert de Salles de Savoie en récompense de ses services, un fief appelé en français « Salles-Comtaux » et en occitan « Las Salas Comtals ». Il s’agit en réalité de trois villages rapprochés comportant trois églises et cinq forteresses féodales dans laquelle la famille s’établit.

Le Bourg de Salles la Source



Pour la traduction de ce nom je le redis, c’est parfaitement personnel. Je ne me fie à rien d’officiel, mais je pencherais beaucoup pour le premier « raisonnement ». « Les demeures du Comtal ». Ce ne sont que des déductions très évasives et extrêmement sujettes à caution. Si quelqu’un connaît l’étymologie de ce nom de village, je serais très heureux de l’exposer ici.

Pour ce qui est officiel, ce n’est qu’à la révolution française, que « Salles-Comtaux » devient « Salles la Source », tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Au Moyen-Âge, le village était fortifié de quatre châteaux.

  • 1) Le château majeur.

  • 2) Le château de la Tour.

  • 3) Le château de la Calmontie.

  • 4) Le château mineur. Pour ce dernier, nous savons qu’aux alentours du 10 ou 11 ème siècle, il appartenait à la famille des Ondes.

Oui il donne cette information pour si des fois qu'il y aurait quelqu'un que cela intéresse...

 


Revenons un peu en arrière, le 4 avril 819 où nous entendons parler pour la première fois de « Salles-Comtaux ». Louis le Pieux, fils de Charlemagne, fait donation à Médraldus, abbé de Conques, de l’église de Sénergues, autre petit village du coin.

 

Louis le Pieux


Il faut attendre le 10 ème siècle, pour que de nouveau le village soit mentionné dans un manuscrit comme étant sur la route du Puy, qui, comme chacun le sait, est un départ pour le pèlerinage de Compostelle.


Château de Caylac

Au 13 ème siècle, nous voyons apparaître la famille Roquemaurel, et comme il n'y a pas le droit d'aînesse à cette époque, c'est toute une histoire de co-seigneurie qui commence, et cela pour éviter l'éclatement des héritages. Pour être plus précis, il s’agit de Guy de Roquemaurel qui arrive avec son beau cheval blanc, en juillet 1290, pour un accord entre les Seigneurs de Salles, nobles chevaliers, les habitants et le comte de Rodez. Ce dernier avait la haute seigneurie de Salles-Comtaux.

 

Jean I de Roquemaurel apparaît lui aussi, mais plus tard, le 5 juillet 1323 dans une reconnaissance au comte d’Armagnac, pour un mas au château majeur de Salles et des biens dans la baylie de Marcillac (aujourd’hui Marcillac-Vallon). Il y apparaît également le 1er septembre 1323 avec d’autres chevaliers et damoiseaux dans un accord avec le comte d’Armagnac, successeur du comte de Rodez, Henri.

Ce Guy, premier Rauquemaurel cité, et sa famille, possèdent de nombreux biens, terres et hameaux dont une grande partie existe encore de nos jours.

Cette famille Roquemaurel joue un rôle dans l’histoire de ce village, et l’on retrouve de nombreux actes jusqu’au milieu du 16 ème siècle.

 

Ils ont bâti en ce lieu. Notamment en 1382, où ils ont fait ériger la tour qui se trouve près de l’église et du château.

La Vieille Tour

 

Les Roquemaurel avaient aussi des villages et des terres dans les paroisses d’Aynès, Espeyrac et Saint-Félix de Lunel, avec toute la justice et juridiction, haute, moyenne et basse. Ce qui veut tout simplement dire qu’ils avaient plein de droits sur les habitants de leurs domaines.

Pour plus d’informations sur cette famille qui a joué un rôle dans la vie de ce village, voir
ici.


Salles la Source aujourd’hui :

 


Le village est construit dans un cirque de falaises rocheuses formé par le confluent du Créneau et du ruisseau de Favi, à même les flancs du causse du Comtal dans le creux d’un magnifique cirque naturel. Une des particularités en est une de ses sept sources qui cascade à plus de 20 mètres pour tomber dans une petite piscine naturelle, et doucement descendre vers le bas du village.


Le développement du village depuis l’époque féodale, voire plus ancienne, passe par :

  • 1) les ressources agricoles (blé, vignes, fruits) qui assurent la subsistance du rouergat. De plus le village est ouvert sur le monde grâce à des voies de communications aisées qui permettent les échanges.


  • 2) La pierre. En effet sur le causse, on y a exploité dès le moyen âge le « tuf ». Cette pierre a été utilisée entre autre pour la construction des belles maisons médiévales du centre ancien de Rodez.


  • 3) Le minerai de fer. A partir du 19 ème siècle, on en extrait de Cadayrac-Mondalazac, pour alimenter les fonderies de Decazeville.


  • 4) L’eau. Cette énergie naturelle qui coure dans le village en de multiples ruisseaux. Plusieurs se rejoignent pour former la cascade. Cette énergie a attiré nombres d’artisans qui ont créé des moulins, puis des filatures dont la plus importante, employait jusqu’à 120 personnes. Aujourd’hui fermée, cette filature est devenue un musée. Le musée du Rouergue qui retrace l’histoire du vallon et des métiers d’autrefois.
    Pour visiter le site du musée cliquer sur
    Visite du musée


  • 5) Enfin, au début du 20 ème siècle, une usine hydroélectrique dans le bas du village est construite.



  • De nombreuses scènes du film Microcosmos ont été tournées autour de Salles-la-Source


    Aujourd’hui nous sommes sur le diocèse de Rodez, et avec le regroupement des paroisses, Salles la Source fait partie de Saint Vincent du Vallon qui dessert  Marcillac, Solsac - Mondalazac - Cadayrac - Le Grand Mas - Cougousse,  Salles la Source, Saint Austremoine, Souyri, Nuces, Valady, Clairvaux, Bruéjouls, Saint Christophe, Nauviale, Saint Cyprien, Conques et Grand Vabre

    L’adresse Internet de cette paroisse est :  Paroisse saint Vincent du Vallon

    Cascade de Salles la Source

     

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